Gluckstein plus à gauche ? A d'autres !

« L’un se dédouble en deux » aimait à dire Mao, avec un sens inné du pléonasme. Notez bien, ce n’est pas ce qu’il a dit de pire. Cela vaut pour les microbes quand on les place dans une boîte de Petri : au bout d’une minute, le microbe se dédouble. Et Cela vaut aussi pour le CCI-POI, mais, là, cela prend plus d’une minute. En effet, nous avons beau chercher, il n’existe pas de base politique sérieuse à cette scission. Ou alors, cette base réside, non pas dans les divergences affichées, mais dans la tendance à l’implosion et à la dislocation de tous les partis politiques.

Gluckstein plus à gauche ? A d'autres !

Nous n’irons pas chercher les soubassements théoriques de cette scission longue. Il y aurait d’un côté ceux qui veulent construire « l’appareil politique de la lutte » et de l’autre ceux qui voudraient mettre en avant le « Parti ». Comme si ces deux catégories étaient opposables !

Nous l’avons écrit : le POI n’est pas un parti institutionnel mais, il a un « fil à la patte ». Il n’est pas un « parti » au sens où il n’a pas un caractère de masse et il n’est pas indépendant puisque sa direction « restante » est inféodée à la bureaucratie syndicale. Mais que dire de son autre direction, celle que mène Daniel Gluckstein dit Seldjouk ? Gluckstein semble (assez soudainement, d’ailleurs) plus à gauche et plus indépendant que son rival Lacaze. Mais ce n’est pas parce que l’on peint des rayures sur le corps d’un âne qu’il devient un zèbre. Disons le plus carrément : la rivalité Lacaze versus Seldjouk relève du bon vieux western où « l’un de nous deux est de trop dans cette ville ».

"Complément de retraites" entre autres moeurs

Ce n’est pas l’exclusion d’une tendance qui a fracturé le POI mais, à l’inverse, le « dédoublement » de l’appareil qui provoque cette exclusion. Exclusion parfaitement bureaucratique et contraire aux principes de la quatrième, comme toutes celles qui l’ont précédé sous la conduite de… Gluckstein. Nous avons, par exemple, appris avec stupéfaction, qu’une ancienne permanente du clan Seldjouk, touchait sous le manteau un « complément de retraite » de 1 150 euros ! De la part de ces gens qui s’érigent en défenseurs de la Sécu et du salaire différé, il y a de quoi vomir. Et, cette « vétérane » ose encore réclamer ce « complément » qui portait ses revenus mensuels à 2000 euros au clan Lacaze ? Elle qui a voté à tour de bras des exclusions de militants et permanents honnêtes, de soldats de la quatrième Internationale, comme Pedro Carrasquedo !!! Ces mœurs cela ne sont pas celles du mouvement ouvrier, elles portent le sceau de l’infamie stalinienne pure et simple ! Ces mœurs ont été partagées entre les deux pôles de l’appareil lambertiste

Faux débats et vraies combines

Voilà pourquoi nous n’irons pas chercher les soubassements théoriques de cette scission longue. Au demeurant, Gluckstein a scellé l’alliance du POI avec Brard, aux municipales à Montreuil. Brard, stalinien connu pour ses menées anti-roms. Et, il est lié à l’alliance électorale POI/PG dans le Finistère. A l’évidence, le “lambertisme” ne peut pas survivre car la situation politique ne laisse aucune place à des « appareillons » qui croient « rompre l’isolement » en cherchant des alliances ; les uns, avec les directions syndicales traîtres CGT et FO et les autres, avec tout ou partie du front de gauche. L’article du « seldjoukide » (bien que grand historien) Jean Jacques Marie, accusant les Lacaziens de montrer du doigt la gauche radicale pour couvrir les directions syndicales donne un aperçu, il est vrai elliptique, de la vraie « nuance »…A chacun sa mangeoire !

Lumpen-bureaucratie

Nous comprenons, bien entendu, le désarroi de nombreux militants, traités comme une masse de manœuvre dans le partage de la dépouille du « lambertisme ». Encore une fois, ce courant ne peut pas survivre à Lambert, arbitrant en vil « Bonaparte » entre les clans de cette « lumpen-bureaucratie » cristallisée à la tête d’une organisation qui a tourné le dos aux masses à la faveur de ses combinaisons d’appareil. Le dire aussi crûment aux militants du POI qui veulent réfléchir est sans doute brutal mais il est temps de rompre avec les circonlocutions, circonvolutions, subtilités ésotériques de pure forme avec lesquelles les chefs « lambertistes » chloroforment les militants. En effet, le moment présent de la situation exige la plus grande transparence, pour agir et pour construire un authentique parti des travailleurs au service des travailleurs, dans la lutte des classes, pour la lutte des classes, par la lutte des classes.

Daniel Petri,
31 octobre 2015

Modifié le jeudi 05 novembre 2015
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